La clé des choses
La clé des choses est notre dernière création salle pour le Jeune Public. Elle aborde les thèmes de la transmission, de la fratrie, du rapport au temps et de l'attachement que l'on porte à toutes ces choses, matérielles ou non, dont on hérite.
Paul et Anna sont frère et sœur. Ils se retrouvent pour vider la maison familiale. Ils doivent faire le tri de toutes ces "choses" imprégnées des souvenirs d'enfance mais aussi de tout ce qui aura construit une histoire de famille. Alors qu'ils ne se voyaient plus trop, la nécessité de devoir faire face ensemble à ce déménagement sera finalement l'occasion pour chacun de s'ouvrir à l'autre.
Texte / Catherine Verlaguet
Mise en scène / Hervé Germain
Interprétation / Luc Kienzel et Sophie Matel
Création Lumière / Didier Malaizé
Régie Lumière & son / Flora Bellorini
Son / Lug Lebel
Costumes / Bertrand Sachy
Décors et accessoires / Stéphane Fauchille
Une écriture au plateau avec un auteur.
Nous avons proposé à Catherine Verlaguet d’écrire cette histoire qui commence quand une autre se termine. Celle du frère aîné et de sa soeur cadette que nous allons découvrir à ce moment particulier du tri des affaires de leurs parents. Un tri qui les conduit à se retrouver.
Son écriture s’est nourrit de nos essais au plateau, de situations que nous improvisions, de notre désir commun d’aborder cette relation à hauteur d’enfant pour éviter que cela ne soit qu’une histoire d’adulte !
Nous nous sommes dirigés vers un théâtre/récit qui naît des objets, mêlant narration portée par les personnages eux-mêmes, scènes dialoguées et adresses au public.
« Depuis plusieurs années, avec Olivier Letellier, je travaille sur l’objet et ces différentes fonctions possibles. En effet, les objets ne sont pas que des accessoires. Ils peuvent être vecteurs de souvenirs. Parfois symboliques, parfois détournés de leur fonction première, ils sont partenaires de jeu et permettent aux histoires de se raconter, de se rejouer. L’objet est ludique. Et parce qu’une pomme devient facilement la lune et un torchon, une cape, l’objet a ceci de magique qu’il nous ramène instantanément aux jeux de notre enfance où il suffisait, pour que les situations existent, de les nommer. Ainsi, par ce simple jeu du « on dirait que », l’objet ouvre la porte de nos imaginaires. L’envie, avec ce spectacle et les objets qui y seront révélés, est d’embarquer l’imaginaire de nos jeunes spectateurs à revivre des bribes d’enfance de Paul, d’Anna, et de s’y reconnaître. »
Catherine Verlaguet, auteure.
L'ECRITURE
Catherine Verlaguet
La Clé des Choses - TEASER
L'ESPACE
Un espace épuré, symbolique.
Pour éviter le réalisme de la situation et échapper à la réalisation d’un intérieur en particulier, nous avons imaginé :
Un espace clos dont les parois s’ouvrent par endroit pour libérer ce que Paul et Anna redécouvrent, qui suggère des pièces de la maison, qui en fait apparaitre des bouts, qui réserve des surprises.
Un espace vide, qui permet de développer un travail pictural, poétique, qui met en valeur les objets et leur relation avec les personnages.
Un espace ouvert qui permet au spectateur de s’y projeter, qui se remplit le temps du récit, et se vide pour un dernier regard sur la maison, les bras à peine chargés de ce que l’on emporte, petites traces d’une vie passée auprès de ses proches.
LES OBJETS
Des objets porteurs d’histoires.
Les retrouvailles de Paul et Anna se font autour d’objets familiers, bibelots et autres meubles. Parmi eux, il y a ceux dont on se débarrasse, que l’on donne et ceux plus ou moins «chargés» émotionnellement, qui font rejaillir les bons et les mauvais souvenirs, qui renvoient directement à l’enfance, qui révèlent des pans inconnus ou enfouis de l’histoire familiale. Des objets qui créent de la tension, d’autres anodins qui réveillent une affection particulière que le frère et la soeur avaient oubliée et qui les aidera à se reconnaitre et à se retrouver.
Crédit photo : Ludo Leleu
UNE HISTOIRE A HAUTEUR D'ENFANT
« Quand il a fallu vider la maison de mes grands-parents, mon père a proposé à ses fils de prendre quelque chose, ce que l’on voulait, un bout de la maison de pépère et mémère, un objet/souvenir. Je me rappelle avoir voulu la même chose que mon grand frère, mais je suis reparti avec autre chose, que j’ai toujours. Mon père a entre-autre emporté une table que j’ai aujourd’hui et sur laquelle je mange tous les jours.
Quand j’ai été à nouveau confronté à cette situation, je n’étais plus un enfant, et pourtant la question du « quelque chose » à garder s’est posée. Qu’est-ce que l’on garde, qu’est-ce qui compte ? Chacun s’entoure de choses dont on croit avoir besoin pour créer son petit intérieur, pour s’y sentir bien.
Les enfants sont eux aussi attachés à leurs « affaires » et ont parfois du mal à faire le tri. Nous le faisons de temps en temps, pour faire le vide, pour changer, mais en dehors de l’utile, qu’est-ce qu’il reste ? Du joli, du décoratif, qui ne l’est pas pour tout le monde, du démodé, du rangé, on ne sait jamais, du très personnel, trop pour les autres…Il y aura toujours un vieil album photo que l’on se transmet, et bientôt une boite de clés USB, des piles de DVD gravés que l’on consulte rarement… Que feront nos enfants de nos vieux vinyles, de notre bibliothèque ?
J’aimerais qu’avec les retrouvailles de Paul et Anna on s’arrête sur ces «choses», qu’on soit proche de ce grand frère et de cette soeur, qu’on s’y retrouve un peu, que l’on partage ces histoires qui se nichent là où on ne les attends pas. »
Hervé Germain, metteur en scène.
Crédit photo : Ludo Leleu